1876 apr. J.-C.
Mosquée Nasir al Molk, Shiraz, Iran
(Photo © Freepik)
Tekst
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“Allah est le plus beau
et
Il aime la beauté”
1571 apr. J.-C.
Jali, la tombe de Humayun, New Delhi, Inde
(Photo © Soumyabrata)
L’art et l’architecture islamiques reflètent la relation des musulmans avec l’univers. Il s’agit d’une représentation spirituelle de la nature, et non d’une reproduction de celle-ci. Cela a pour but de faire en sorte que l’artiste – et les spectateurs qui voient la décoration – se sentent plus proches d’Allah. L’Islam a toujours étroitement associé la beauté au divin. L’un des hadiths (traditions ou dictons) du prophète Mahomet dit : ‘Allah est le plus beau et il aime la beauté’. Et cela se reflète réellement dans l’architecture islamique, certaines mosquées étant considérées comme les bâtiments les plus magnifiques et les plus impressionnants du monde.
L’art islamique est également abstrait car il est censé symboliser la nature transcendante et infinie de Dieu. Et l’arabesque résume ce but ; après tout, le motif de la mosaïque peut être répété à l’infini. La géométrie a une signification spirituelle importante dans l’Islam. Elle est censée refléter le langage de l’univers et la grandeur d’Allah.
14e s. apr. J.-C.
Balcon de Lindaraja, Alhambra, Andalousie, Espagne
“Cet art rend visible, dans l’ordre physique immédiatement perceptible par les sens, les réalités archétypales et agit donc comme une échelle pour le voyage de l’âme du visible et de l’audible vers l’invisible, qui est aussi le silence qui transcende tous les sens.”
– Seyyed Hossein Nasr, philosophe irakien
1876 apr. J.-C.
Mosquée Nasir al Molk, Shiraz, Iran
Les motifs islamiques ont été créés pour amener le spectateur à comprendre une réalité sous-jacente. Et donc, pas seulement une décoration. Les motifs sont considérés comme un pont vers le monde spirituel, un outil pour purifier l’esprit et l’âme.
Une grande partie de l’art décoratif islamique conduit à la transformation. L’objectif est de transfigurer les mosquées en transformant les motifs en ‘lumière’, les pages décorées d’un Coran devenant des ‘fenêtres sur l’infini’.
17e s. apr. J.-C.
Médersa Abdulaziz-Khan, Boukhara, Ouzbékistan.
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14e s. apr. J.-C.
(Période mérinide) + 17e s. apr. J.-C.
Médersa Bou Inania, Fès, Maroc
(Photo © Freepik)
14e s. apr. J.-C.
Les palais nasrides, Alhambra, Andalousie, Espagne
“Islam’s concentration on geometric patterns draws attention away from the representational world… to one of pure forms, giving insight into the workings of the inner self and their reflection in the universe. Whereas the experienced world… is of necessity in three dimensions, the paradisiac world, or world of motivating intelligences, exists two-dimensionally only, the principle being that as archetypes are released from the limitations of existentiality, so also is their confinement within dimensions…”
– Keith Critchlow, historien de l’architecture
18e s. apr. J.-C.
Minbar dans la mosquée Vakil, Shiraz, Iran
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1619 apr. J.-C.
Plafond de la mosquée Sheikh-Lotf-Allah, Ispahan, Iran
“Le cercle est connu comme la seule forme capable d’exprimer l’élégance de la divinité.”
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Dans l’art islamique, la figure géométrique du cercle représente le symbole primitif de l’unité et la source ultime de toute diversité dans la création. La division naturelle du cercle en subdivisions régulières est le point de départ rituel de nombreux motifs islamiques traditionnels.
Les cercles sont utilisés parce qu’ils n’ont pas de fin, ce qui signifie qu’ils sont infinis – et cela sert à rappeler la nature infinie d’Allah.
La répétition et la multiplication constantes jusqu’à l’infini comme symbole de l’omniprésence de Dieu.
17e s. apr. J.-C.
Le tombeau de Diwan Shurfa Khan, nécropole de Makli à Thatta, Sindh, Pakistan
(Photo © Freepik)
Par le processus d’étude et/ou de création d’un mandala, on peut atteindre son centre intérieur, la connexion avec la Source. Le cercle, première forme originellement fermée de la géométrie sacrée, devient ainsi un passage vers l’Unité.
Début 8e s. apr. J.-C. (période omeyyade)
Mosaïque de sol du palais d’Hisham, Jéricho, Palestine
Il est intéressant de noter que de nombreux motifs de l’art islamique ressemblent aux mandalas de l’art bouddhiste, qui servent également à représenter l’univers. La géométrie sacrée est l’idée que certaines formes et certains motifs (comme les spirales) ont une signification spirituelle. Et c’est pourquoi nous trouvons la géométrie utilisée dans la construction de nombreux types d’architecture religieuse. Par essence, l’art et l’architecture islamiques représentent l’univers. Après tout, nous pouvons trouver des exemples de motifs en spirale de Fibonacci dans les plafonds voûtés des mosquées, le même motif que l’on retrouve partout dans le monde naturel.
17e s. apr. J.-C.
Plafond de la mosquée Taj Mahal, Agra, Inde
(Photo © Freepik)
19e s. apr. J.-C.
Mosquée Nasir al Molk, Shiraz, Iran
Géométrie sacrée du coeur
“L’amour s’attache toujours à la beauté
sous une forme ou une autre.
Si les mosquées et les écoles d’apprentissage sont belles,
nous sommes attirés par elles.
Si le discours de quelqu’un est beau,
nous sommes attirés par lui.
La beauté inspire l’amour et l’amour touche notre âme.”
– Ibn Abi al-Dunya, 9e s. apr. J.-C.
15e s. apr. J.-C. (période ottomane)
Rouleau de prière illuminé, 7 mètres de haut, Turquie
Manuscrit arabe écrit en 3 langues : Naskh, Tthuluth et Muhaqqaq.
Le Muhaqqaq (centre du texte en jaune) dit ‘ya khafi al-altaf najjina mimma nakhaf‘ (Oh possesseur de bonté cachée, sauve-nous de ce que nous craignons).
(Photo © Asian Civilisations Museum, Singapour)
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Les pratiquants soufis tournent en rond pour expérimenter l’Unité avec Dieu.
(Photo © Freepik)
Les musulmans tournent autour de la Ka’ba sacrée, le concept de géometrie circulaires islamiques.
(Photo © Freepik)
Extraits de
– ‘Islamic Art and Geometric Patterns’, par Jan P. Hogendijk
– ‘Islamitische Kunst en Geometrische Patronen’, par The Metropolitan Museum of Art
– ‘The Silent Theology of Islamic Art’, par Oludamini Ogunnaike
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